La Depêche du Midi, Decazeville, 8 Août 2012
rencontre
Peter Wessel est ce qu’on appelle un touche-à-tout. Danois de naissance, diplômé en journalisme, il raconte que s’il a atterri à Conques il y a plus d’une trentaine d’années, c’est tout sauf un hasard : «Quand j’avais 17 ans, j’ai fait un rêve où je devais sauver une église en flammes. Des années plus tard, à Copenhague, j’ai vu une annonce immobilière pour une maison dans ce village. Et sans savoir pourquoi, j’ai été tout de suite attiré par Conques…»
La suite, un voyage en voiture de deux mille kilomètres, l’arrivée au fond de l’Aveyron, et une rencontre, comme une évidence, entre un homme et un lieu. Il se trouve alors devant l’église de Sainte-Foy de Conques, convaincu qu’il se trouve face à une sorte de «baptême poétique». Il achète l’ancienne maison du poète rouergat Émile Roudié et s’installe dans le village.
Il y écrit la première partie de son deuxième recueil de poèmes In Place of Absence qui inclut «The Conques Poems» I & II.
Il partira ensuite en Espagne, tout d’abord à Majorque où sa mère souffre d’une grave maladie, puis dans un village de montagne près de Ségovie, avant de s’établir définitivement à Madrid. En 2003, Peter commence à écrire et à réciter des poèmes polyglottes, en utilisant les ressources des quatre cultures dans lesquelles il a vécu et qui ont fini par l’habiter : la Danoise, la Française, l’Anglaise et l’Espagnole.
Puis il y a quelques années, poussé par sa curiosité, il se mit à travailler sur une thèse de doctorat en Histoire de l’art médiéval, sur l’iconographie carnavalesque dans l’église romane, thèse qu’il prépare à l’université de Madrid.
Mais année après année, il revient à Conques plusieurs fois, toujours aussi attaché et fidèle au village de ses rêves d’adolescent